ND du laus-Hautes alpesNotre Dame du Laus (Hautes-Alpes, diocèse d’Embrun)

Origine

En mai 1664, dans le vallon des Fours, entre Gap et Barcelonnette, dans une petite grotte, à 900 mètres d’altitude, une « belle dame au visage resplendissant tenant un enfant par la main et portant une couronne » apparaît à Benoîte Rencurel (†28 décembre 1718), bergère illettrée de dix-sept ans. Les apparitions sont quotidiennes pendant quatre mois, jusqu’en août 1664. A la fin d’août, l’apparition lui révèle son identité : « Dame Marie » puis lui demande d’organiser une procession. Elle reste invisible jusqu’au 29 septembre ; Elle dit alors à Benoîte qu’Elle n’apparaîtra plus à la grotte, mais dans le hameau du Laus, dans une « petite chapelle ou` sentira bon ». Benoîte allègue des phénomènes extraordinaires : visions diverses (celle du Christ ensanglanté), sévices diaboliques, communions miraculeuses, extases, fragrances (parfums), participation chaque vendredi à la Passion du Christ…

Les premiers pèlerins affluent à partir du printemps 1665. Soixante et une guérisons sont alléguées jusqu’en décembre suivant. Les fidèles appliquent un peu d’huile de la lampe du sanctuaire sur leurs maux. Le clergé diocésain est divisé. Nombre de prêtres sont favorables.

 

Reconnaissance

Les partisans du jansénisme critiquent la longévité et la diversité des faits. En 1666, Benoîte prend l’habit de tertiaire dominicaine. Cette annéelà s’ouvre le chantier de la nouvelle église, terminée en 1669. En décembre 1671, Mgr Charles de Genlis, évêque du diocèse, se rend au sanctuaire. Avec François Grimaud, avocat au parlement de Grenoble puis procureur du roi, le frère François Aubin, ermite, l’abbé Jean Peytieu, docteur en théologie et l’abbé Pierre Gaillard, chanoine de la cathédrale de Gap, il interroge Benoîte. Tous assistent aux extases. Le prélat et les enquêteurs sont favorables. L’évêque confie le pèlerinage et le sanctuaire à la congrégation des Pères gardistes.

Fêtes : Le lundi de Pentecôte, le 15 août et le 8 septembre.

 

Procès de canonisation

En janvier 1872, Benoîte a été reconnue vénérable. Le décret sur les écrits a été promulgué le 7 juillet 1896. Le 27 mai 1913, une congrégation préparatoire se réunit au sujet des vertus, mais des difficultés de procédure empêchent la poursuite de la cause. Le 31 juillet 1981, un décret instituant la reprise de la cause est publié.

 

Le message 

Le site officiel résume ainsi le message du Laus :

Depuis les premières prédications du Christ, l’exigence de conversion continuelle accompagne la marche de l’Église. Les chrétiens doivent en entendre régulièrement l’appel. La “grâce du Laus” est de rendre la démarche de conversion plus aisée et plus complète, en particulier dans le sacrement du pardon, la confession. Ce que Marie a appris à Benoîte demeure valable aujourd’hui : on ne se convertit vraiment qu’en étant encouragé par la douceur de la miséricorde. La présence maternelle de la “Mère de Dieu” agit en ce sens avec une force palpable. C’est pourquoi on aime l’appeler ici : “Refuge des pécheurs”.

 

L’accueil au sanctuaire est permanent. La messe et les confessions sont quotidiennes.

Le site officiel  précise l’accueil, le logement, la bibliothèque, les randonnées, les veillées, les horaires de messes…

 

Patrick SBALCHIERO article « Laus », dans : René LAURENTIN et Patrick SBALCHIERO, Dictionnaire encyclopédique des apparitions de la Vierge. Inventaire des origines à nos jours. Méthodologie, prosopopée, approche interdisciplinaire, Fayard, Paris 2007.

Saint Pierre-Julien Eymard et Notre-Dame du Laus.

En même temps que l’amour de l’Eucharistie celui de la Sainte Vierge avait grandi au coeur de Pierre Julien. Tout jeune, il s’était consacré à elle, prosterné à l’église devant son autel. Il aimait le chapelet. Mais un désir le hantait: aller en pèlerinage au Laus, à la chapelle de N. D. de Bon Encontre, vénérée dans toute la région depuis, qu’à partir du 29 septembre 1664, Marie était apparue à Benoîte Rencurel.

Six lieues séparaient La Mure du Laus. Pierre Julien qui avait à peine dix ans, dut beaucoup supplier. Enfin, la permission lui fut accordée à faire le voyage avec un groupe de pèlerins et de prolonger son séjour pendant une semaine. Un mot de lui lève un peu le voile sur les grâces dont il fut comblé : « C’est là où, pour la première fois, j’ai connu et aimé Marie. » Une secrète et impérieuse attirance devait le ramener bien des fois au Laus. Le vicaire lui reprochait sans aménité : « Tu veux te faire prêtre sans savoir si tu as la vocation! » Inquiet, Pierre Julien résolut de se rendre au Laus pour demander à Notre-Dame lumière et direction. Là, il fait une confession générale au Père Touche qui l’encourage dans son désir de devenir prêtre.

Dès lors, quel cri de reconnaissance : « Oh! oui, si je suis prêtre, je le dois à la Sainte Vierge; sans elle, je n’aurais jamais pu triompher des obstacles qui s’opposaient à mes desseins. » « La Vierge, dira-t-il plus tard, m’avait obtenu une contrition de larmes. Je vois d’ici le pilier contre lequel je pleurais tant! Je vais toujours m’y appuyer quand je retourne au Laus. » Un jour, il parle du Laus et, s’imaginant être encore devant N.D. de Bon Secours, il s’oublie à murmurer: « Là, c’est la Mère, là, on la voit! » Puis, rougissant, il coupe court.

D’après Robert Labigne
Recueil marial 1981